Intervention militaire dans un État : testez vos connaissances

Création : 5 mars 2022
Dernière modification : 20 avril 2022

Conception des questions : Jean-Phillipe Siebert

Le 24 février dernier, la Russie débutait l’invasion armée de l’Ukraine. Saurez-vous quelles interventions militaires étaient légales ou illégales ? Vérifiez vos connaissances et apprenez avec ce nouveau Quiz des Surligneurs.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie est clairement contraire au droit international. Mais pour quelles raisons ? Dans l’histoire récente, d’autres États ont procédé à des interventions militaires. Certaines étaient légales, d’autres non. Certaines avaient une justification avouée, d’autres avaient des objectifs moins assumés. Saurez-vous trouver les réponses à toutes les questions ?

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Question 1/5

Sur quel fondement l’opération militaire américaine de 2003 reposait-elle ?

  • A : Un appel au secours de l’Irak
  • B : Un mandat de l’ONU
  • C : Une décision unilatérale illégale des États-Unis
  • D : Une guerre contre l’Iran

Lorsque les États-Unis décident en 2003 d’intervenir militairement en Irak, soutenus par le Royaume-Uni, ils n’ont aucun mandat préalable des Nations Unies et invoquent une « légitime défense préventive », qui n’est pas un motif reconnu en droit international pour attaquer un autre État. Le pouvoir irakien, désigné comme appartenant à “l’axe du Mal” par le gouvernement américain, n’appelle pas non plus à l’aide, ce qui aurait pu justifier une opération armée. L’agression contre le régime de Saddam Hussein n’a donc aucune justification juridique. Pire, les Américains ont menti devant l’ONU sur l’existence d’armes de destruction massive en Irak, argument qui fondait leur justification de « légitime défense préventive”.

Question 2/5

Pourquoi l’ONU peut difficilement autoriser le recours à la force sur la crise ukrainienne ?

  • A : L’OTAN s’y oppose
  • B : L’ONU mène seulement des médiations durant les crises
  • C : L’Union européenne est seule compétente sur son continent
  • D : La Russie dispose d’un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU

La Russie, en tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU (avec la Chine, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni), dispose d’un veto et peut ainsi bloquer toute décision d’intervention armée en Ukraine. Souvent présentée de façon imprécise comme le “bras armé” de l’ONU pour ses interventions armées, l’OTAN ne décide pas du recours à la force dans le cadre onusien. L’Alliance assure simplement la défense mutuelle de ses membres. L’ONU dispose bien d’une capacité de coercition militaire lorsque toutes les mesures préalables sont inefficaces.

Question 3/5

Quelle opération militaire de la France avait répondu à un appel au secours ?

  • A : L’intervention de 2014 en Corée du Nord pour sauver Kim-Jong-Un
  • B : L’intervention au Mali en 2013
  • C : L’intervention en Inde face au Pakistan
  • D : L’intervention en Syrie en 2015

En janvier 2013, des groupes djihadistes capturent plusieurs grandes villes maliennes dans le nord du pays au cours des semaines précédentes. Face à la descente irrémédiable des terroristes vers la capitale Bamako, le président du Mali appelle la France à l’aide. Paris déclenche rapidement l’opération Serval pour stopper la progression des groupes armés et ainsi sauver les autorités maliennes. L’appel au secours d’un État à un autre est une situation qui rend légale une intervention militaire. Pour le cas de la Syrie, les frappes aériennes françaises effectuées en 2018 étaient illégales.

Question 4/5

En 2011, pourquoi l’ONU avait autorisé l’intervention militaire en Libye ?

  • A : Pour protéger la population libyenne d’un bain de sang
  • B : Pour éliminer Mouammar Kadhafi
  • C : Pour tester de nouvelles armes en conditions réelles
  • D : Pour répondre à l’appel au secours d’États voisins

En 2011, la Libye est secouée par une guerre civile sanglante. Les autorités libyennes répriment violemment les contestations populaires et la communauté internationale redoute des massacres dans les grandes villes en révolte. Face au risque et à l’urgence de la situation, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution pour autoriser le recours à la force en Libye avec l’objectif de sauvegarder la population du pays. La France et les États-Unis, notamment, réalisent une campagne de frappes aériennes contre les forces militaires du régime libyen. L’élimination de Kadhafi, intervenue durant les opérations, n’est pas un objectif initial de la coalition engagée.

Question 5/5

Quel droit reconnu invoque vainement la Russie pour justifier son invasion de l’Ukraine ?

  • A : La reconstitution de l’URSS
  • B : Le partage du blé
  • C : La légitime défense
  • D : L’absorption de tous les territoires russophones

Prévu à l’article 51 de la charte des Nations Unies, le droit à la légitime défense peut justifier une action militaire. Toutefois, les conditions qui l’encadrent sont identiques à celles propres aux individus. Une agression doit être subie et la riposte doit être proportionnée. Dans le cas ukrainien, aucune attaque de Kiev contre la Russie n’est démontrée et l’invasion massive lancée par Moscou serait de toute façon disproportionnée.

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